ECCE VENIO
ECCE ANCILLA


Scy-Chazelles, le 1er Février 2025


« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin
que vous débordiez d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint
» (Rm15, 13)


Chères Sœurs,


Au cœur de la fête de la présentation de Jésus au temple par Marie et José, se trouve la joie de
nous savoir en communion profonde avec notre Fondatrice qui aimait particulièrement cette
fête. En effet, elle qui aspirait à donner toute sa vie à la suite du Christ, bouleversée par le don
total de lui-même sur la croix, s’est mise à sa suite, non seulement en abandonnant tout mais en
voulant faire de sa vie un acte d’abandon au Père en union avec Jésus pour le salut du monde.
C’est bien là l’importance particulière qui revêt la célébration de la fête de la Vie Consacrée le
2 février qui invite à renouveler le don de nous-mêmes « pour la gloire de Dieu et le salut du
monde ».


Le texte de l’Evangile de Luc (Luc 2, 22-40) met en lumière l’inattendu de Dieu. Marie et
Joseph se déplacent pour accomplir un rite selon la loi juive. Ils signifient par cette démarche
que leur enfant est un don de Dieu et ils le lui remettent dans une attitude de désappropriation.
Or dans le Temple, Marie et Joseph rencontrent deux vieillards : le « juste et religieux » Syméon
et la « prophète » Anne. Tous les deux accueillent et reconnaissent en ce petit enfant pauvre et
fragile, le Sauveur, longuement attendu.


De notre côté, l’expérience nous montre combien il est difficile de tenir dans l’espérance à cause
des difficultés rencontrées sur le chemin de la vie : le découragement, le doute,
l’incompréhension, nos propres fragilités, nos impatientes, l’épreuve de la maladie ou du deuil,
etc. C’est pour cela qu’il est encourageant pour nous aujourd’hui de regarder ces personnages
bibliques qui témoignent d’un long chemin parcouru en portant le flambeau de l’espérance. Le
texte nous dit que « sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple » et sa docilité permet la
rencontre entre la Promesse et l’Espérance : la promesse que lui avait été annoncée (qu’il ne
verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur) et l’Espérance accomplie
(ses « yeux ont vu le salut »). Son espérance fidèle est l’accomplissement d’une vie… Anne,
pour sa part, est une femme de prière « qui parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la
délivrance de Jérusalem ». Tous les deux représentent la longue attente d’Israël et leur
espérance a été comblée…


Dans le cadre de l’année jubilaire, il est proposé à tous les consacrés le thème : « pèlerins
d’espérance sur le chemin de la paix ». Comment allons-nous répondre à cet appel ? Il me
semble que nous avons besoin d’approfondir ensemble et de raviver l’espérance en nous
appuyant sur la fidélité du Seigneur. Pour cela, cherchons l’espace et le temps de partager
comment l’espérance transforme nos vies, sans oublier de prier les unes pour les autres car
l’espérance qui nous aide à tenir a besoin de la fraternité, à la manière de la Sainte Famille,
notre modèle de vie fraternelle en communauté. A cette école de Nazareth nous apprenons
ensemble à témoigner d’une espérance active qui se manifeste par notre engagement sur le
chemin de la paix et de la réconciliation dont notre monde a tant besoin. N’oublions pas que
pour nous, Servantes du Cœur de Jésus, l’attente et l’espérance se vivent dans « l’esprit d’amour
et de réparation » qui nous engagent dans une démarche de conversion et de réconciliation entre
nous et avec tous pour témoigner de l’amour infini de Dieu dans le monde.


Je vous souhaite une très bonne fête avec les paroles de l’apôtre Paul « Que le Dieu de
l’espérance vous remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez
d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint
» (Rm15, 13)

Affectueusement dans le Cœur de Jésus,


Sœur Beny Gamallo Feijoo
Supérieure Générale